Mamie dans les orties

#52 - Marie-Jo, se libérer
Marie-Jo a une vie digne d’un roman de Zola. Je vous préviens direct, car les prochaines minutes ne seront pas faciles à écouter. Ce n’est pas ma plus belle interview, j’ai été prise de court par la brutalité de sa vie et la netteté de son propos. Je m' excuse d’avance. C’est la première des femmes que j'ai interviewée à mettre les mots sur les choses qui lui sont arrivées, à dire tout haut ce que beaucoup de femmes de cette génération taisent. C’est la bonne semaine pour écouter Marie-Jo, hier c’était la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Alors pour toutes les femmes et pour elle, écoutons.
Ce qui me frappe chez Marie-Jo c’est sa résilience et la vitalité qui pétille dans ses yeux. Malgré tout et malgré les épreuves, elle était là, devant moi, droite, digne et belle. Elle est restée prendre un café sur le stand, je la voyais rire, discuter et échanger avec les passants. Aujourd’hui encore je me demande comment font les Marie-Jo pour rester debout, pour encaisser et pour garder le cap : nourrir et élever leurs enfants, seule.
Marie-jo je voulais vous dire un immense merci car vous êtes la première à avoir dit les vrais mots : viol conjugal. Nombreuses sont les femmes passées à ce micro qui l’ont subi mais vous êtes là première à me le dire tout haut. Je crois qu’il faut que nous l'entendions, que nous le répétions car malheureusement aujourd’hui encore, c’est un tabou. Je sais combien cet entretien à été remuant pour vous et comment c’est parfois lourd de remuer son passé. Pour toutes les femmes et tous les hommes qui vous ont écouté, je vous remercie.
Crédits
Réalisation, montage et mixage : Héloïse Pierre
Identité sonore : Christopher Noble
Identité Visuelle : Jeanne Dufief
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Laurence
Bonjour , je suis tombée par hasard sur votre podcast et j’ai fait un bond en arrière dans la vie de ma grand-mère. Elle s’appelait Suzanne et était née en 1914. Tout comme Jacqueline elle était institutrice et à vécu en Haute-Saône à Granges-le-Bourg. J’ai été élevée par ma grand-mère qui à la lueur du récit de Jacqueline n’a pas eu la vie aussi épanouie qu’elle voulait bien nous laisser croire. J’ai souvent entendu parler des curetages qu’elle avait subi sans en comprendre à l’époque la signification. Beaucoup de non-dit pour préserver les siens et m’apporter énormément d’amour. Merci pour ce beau moment qui m’envahit d’une douce émotion .