Ce texte est extrait de la newsletter Podmust. Il a été retravaillé, mis en forme et agrémenté de photos pour cette version web.
En me rendant au Podcast Show de Londres je savais ce que j’étais venu chercher : Londres. Il me fallait simplement un prétexte. Mais mes déambulations diurnes comme nocturnes n’ayant aucun intérêt ici, alors voici plutôt ce que j’ai vu dans « le plus gros festival international du Podcast ». Tout du moins ce qui peut rentrer dans un édito. En essayant d’être concis.
D’abord, j’ai vu un marché plutôt qu’un festival. Plus personne n’aura de doute là -dessus. Quelques conférences pouvaient encore faire illusion avec des thématiques grand public, mais les stands ne mentaient pas.

Corollaire : j’ai vu des gens qui avaient des objectifs clairs. Vendre leur produit, leur service, leur CMS, leur solution, leur matériel. Et ce furent les personnes les plus intéressantes. Non que je leur ai acheté quelque chose (j’étais une perte de temps pour elles) mais elles ne s’embarrassaient pas de réponse bidon comme « Oh je viens ici pour m’inspirer, rencontrer des créateurs, sentir l’atmosphère si particulière du Podcast… ». Les anglo-saxons disent « c’est du caca de taureau » pour ce genre de réponse.
À l’inverse j’ai aussi vu des gens qui avaient clairement l’air de s’ennuyer à mourir, de ne pas savoir ce qu’ils faisaient là . Il y avait aussi des personnes qui avaient commencé leur marathon de conférences et avaient renoncé à suivre leur planning car physiquement, c’est vrai, il fallait être en forme dans ce lieu à la fois si petit et si grand. J’ai lu qu’à certains moments il y avait huit ou neuf conférences simultanées, c’est évidemment impossible à suivre. Sur place, j’ai entendu des personnes dire qu’un troisième jour n’aurait pas été de trop.
J’ai vu des bulldozers : de grosses entreprises américaines en action qui ont réduit leur problématique à sa plus simple expression. Leur obsession est d’un pragmatisme violent : quel format créer pour intéresser les gens et en tirer des bénéfices ? Pour elles, même pas besoin d’employer le mot « podcast ». Il s’agit de divertir et monétiser, c’est tout.
Enfin, parce qu’il s’agissait de ma première fois dans ce festival (qui n’a que 3 ans) j’ai vu des gens qui ont eu la gentillesse de partager leur expérience des précédentes éditions. J’ai réalisé que leur parole est précieuse parce qu’il est rare de trouver des articles (de presse ou de blog) qui font ce genre de suivi. Ainsi tous s’accordent à dire qu’il n’y a jamais eu autant d’Américains que cette année, ce qui est un signe très fort pour le festival quand on connaît l’existence d’événements comme Podcast Movement aux États-Unis. En revanche, la rotation des exposants d’une année sur l’autre est impressionnante : moins nombreux qu’en 2023, avec beaucoup de nouveaux. Ce n’est pas une surprise : la structuration permanente du marché fait disparaître des acteurs et en amène d’autres, à l’instar de l’offensive des startups de l’IA très présentes cette année. Combien existeront encore et seront présentes l’année prochaine ?
Et puis aussi j’ai vu des restaurants, des pubs, des briques rouges, des personnes stylées, et énormément de belles choses qui n’ont pas leur place dans cet édito. Alors est-ce que je reviendrai au Podcast Show de Londres si j’en ai l’occasion ? Bien sûr : je suis un touriste.
