Ce texte est extrait de la newsletter Podmust.
C’est un Nick Quah un peu blasé qui a écrit Podcasting Is Just Radio Now dans Vulture récemment. Il regrette le manque de créativité et de prise de risque dans le Podcast. Et puis on n’a toujours pas de nouveau blockbuster depuis Serial. Et puis tout le monde a un podcast maintenant. Et puis si tu n’as pas de gros renforts en marketing derrière, ton podcast n’émergera jamais, etc.
J’ai lu beaucoup de gens réagir à son article pour exprimer leur désapprobation, avec d’aussi bons arguments que Nick, mais je vais quand même me ranger derrière ce dernier. Le Podcast est probablement le niveau zéro de la prise de risque en matière de contenu audiovisuel. Prenons l’exemple de la fiction : vous avez un scénario ? Selon que vous allez vous lancer dans un projet de film, de série TV ou de podcast, cela en dit déjà long sur votre goût du risque. Et si l’on voit des podcasts devenir des séries (j’ai plein d’exemples en tête) on voit rarement l’inverse (je n’ai aucun exemple en tête) par contre on a des podcasts « compagnons », le terme est bien trouvé puisqu’ils accompagnent le lancement d’une série comme un petit toutou audio, et c’est limite condescendant.
Le Podcast a aussi depuis le début un problème de positionnement. Grand public (mainstream) ou pas ? L’industrie veut évidemment que le podcast devienne mainstream. Ce n’est pas encore le cas, et aucune hypothèse n’est à écarter : il est possible que le Podcast ne devienne jamais grand public, qu’il reste un Landerneau. Il est possible qu’une partie de la « frange historique » ne le souhaite pas. Les personnes qui écoutaient déjà des podcasts il y a 10 ou 15 ans (je n’en fais pas partie, je suis un arriviste avec un peu d’avance) y trouvaient quelque chose qu’on ne trouvait pas ailleurs. Des voix dissonantes, des communautés ostracisées. Cela a changé, surtout avec les réseaux sociaux : désormais les grosses voix déjà mainstream sur Instagram se sont emparées du format podcast, et même les communautés précédemment ostracisées crient plus fort sur la place publique Twitter qu’en podcast ; elles y ont gagné avec cette évolution.
Plus que jamais, le positionnement du Podcast est bancal, jusqu’à sa propre définition. Et s’il y a un mal qui est actuellement tendance dans la société, c’est la perte d’identité, ne pas savoir qui on est, ne pas trouver sa place. Il y a des parallèles intéressants à dessiner. Mais la newsletter n’est pas le bon endroit pour ça.
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