Êtes-vous déjà passé·e·s avec indifférence devant des nus féminins au musée ? Moi oui. Pourtant, ils disent beaucoup de la vision et des mœurs d’une époque mais ces nus sont rarement contextualisés. Face au sentiment d’intimidation que peut déclencher l’entrée dans un musée et face à la sacralisation de l’art, la remise en question de certain·e·s mécanismes et pratiques sont peu encouragé·e·s.
Alors, comment parler de la représentation des femmes, des personnes racisées, de la place des femmes artistes dans l’art sans uniquement s’adresser à quelques élu·e·s ? Créer un podcast ! C’est le travail qu’a entamé Julie Beauzac avec Vénus s’épilait-elle la chatte ? Les épisodes, uniques ou sous forme de séries, sont dédiés à une thématique ou à un·e artiste.
Julie Beauzac réalise un travail de déconstruction de l’histoire de l’art en enfilant les lunettes des sciences humaines et sociales teintées de féminisme intersectionnel. Elle ne se contente pas de dérouler les dates de manière factuelle mais elle interroge les œuvres et les procédés afin de mettre en évidence les diverses formes de domination exercées par les hommes occidentaux dans la société comme dans l’art.
La créatrice du podcast s’attaque à des artistes incontournables dont leur histoire, leur représentation et leur art sont, dans un souci de vulgarisation, souvent raconté·e·s par des raccourcis, ce qui pousse à vouloir les enfermer dans des cases. Afin de ne pas tomber dans l’évidence, la catégorisation et la facilité, Julie Beauzac prend le temps d’englober plusieurs aspects de la vie des artistes, de la société et de l’époque dans laquelle il·elle·s ont évolué.
Cependant, Vénus s’épilait-elle la chatte ? s’intéresse aussi à l’invisibilisation des femmes artistes dont les œuvres et les traces écrites sont rares voire inexistantes, rendant complexes les recherches.
Le podcast nous donne les clés pour regarder différemment l’art du passé mais aussi celui du présent. Julie Beauzac établit des liens avec notre société contemporaine et nous encourage à nous interroger sur les artistes d’aujourd’hui, sur leur visibilité, leurs privilèges et leurs représentations.
La créatrice du podcast a fédéré une véritable communauté dont elle prend soin. En effet, lorsqu’elle aborde des sujets pouvant heurter la sensibilité de certain·e·s auditeur·rice·s, elle propose de passer quelques minutes de l’épisode afin de préserver leur santé mentale.
Elle n’oublie pas non plus les plus curieux·ses. Pour chaque thématique, Julie Beauzac partage ses sources et les œuvres qu’elle évoque ou analyse pour ceux·elles qui voudraient en apprendre davantage et… la liste est longue !